La nuit de la Zélatrice – Horreur à Arkham

Une entrée en matière tonitruante.

Il y a quelques temps, je vous ai présentés un jeu passionnant Horreur à Arkham, JCE. (jeu de cartes évolutif qui va proposer un contenu en évolution constante).

Il s’agit pour vous – et vos amis – de vivre les aventures d’un quidam confronté à l’indicibleeeeeee. Se présentant sous forme de campagne (ou de scénario indépendant), votre objectif sera de survivre une journée de plus en tentant de comprendre ce que vos yeux voient tout en tatanant du monstre – ou plus probablement en évitant les tentacules et les fessées appuyées…

Palpitant, vecteur d’émotions et décapeur des cordes vocales, le jeu est à la hauteur de sa réputation.

Mais qu’en est-il de la boite de base, et sa « campagne » La Nuit de la Zélatrice ?

Un texte en référence ?

Arkham revêt dans la pop-culture une aura angoissante, sombre et un brin décadente. Outre les textes de Lovecraft,  cette ville imaginaire est connue par l’univers de Batman et son célèbre Asile d’Arkham. Mais ne vous y trompez pas, les deux sont intimement liés. En effet, les créateurs de la franchise de DC Comics ont voulu rendre un hommage appuyé à l’auteur américain en empruntant directement le nom.

La Nuit de la Zélatrice, à l’image des jeux inspirés du même univers, se déroule à Arkham même. En tant qu’investigateur, vous déambulerez dans la ville, en suivant la rivière Miskatonic, faisant un détour par la célèbre université, son centre ville ou encore son cimetière. Vous serez aussi amenés à faire un tour dans les bois peu rassurants jouxtant la célèbre cité.

Cet épisode – ou campagne – ne présente pas de grosses particularités romanesques au niveau de l’intrigue. Il est dès lors assez délicat de pointer un texte précis. Je penche vers La maison de la sorcière (1933) en raison de la géométrie variable des lieux, outre la correspondance de ville…. avec un soupçon de Clark Ashton Smith pour la similitude entre les deux Anciens (Umôrdhoth pour Arkham, Mordiggian dans Le Dieu Nécrophage de C.A.S.).

L’intrigue, l’ambiance et qualité des scénarii

La campagne se compose de 3 scénarii :

  1. Le Rassemblement
  2. Les Masques de Minuit
  3. Le Dévoreur du dessous

Tout commence lors d’une soirée routinière que rien ne prédestine à un bouleversement de votre vue du monde. Vous apprenez que d’étranges événements ont lieu dans le voisinage d’Arkham : des victimes ont été retrouvée dépecées… et il ne s’agit pas d’un animal sauvage. Un culte satanique aurait-il investit la ville?

A votre insu, vous voilà mêlé à l’affaire. Pôvre mortel, tu ne sais pas ce qui t’attends!!!

Vous pouvez jouer seul et jusqu’à quatre (mais pas avec une seule boîte de base pour deux joueurs maximum, à moins d’être déjà bien fourni en campagne, alors cela devient envisageable).

L’ambiance oppressante est vraiment  palpable : vous sentez que non seulement le temps vous est compté mais que la tâche s’annonce particulièrement délicate. Il faut dire que la lutte entre hommes et Anciens est totalement disproportionnée… Tout ceci est parfaitement rendu à la fois par les mécanismes propres au jeu, par l’aspect narratif et par les magnifiques illustrations des cartes. Ajoutez-y une bonne musique d’ambiance, une ou deux bougies, et l’immersion devient hallucinante (disposition testée, 😉 )!

Le Rassemblement.

Les événements se déclenchent et vous voilà jeté dans le bain (sans le bébé – sorry…).

Il s’agit d’un scénario d’initiation qui a pour vocation de vous initier aux jeux de cartes avec des termes comme « engager une carte » qui consiste à l’incliner (elle n’est plus utilisable dans le tour de jeu durant lequel elle est inclinée), les tours de jeu découpés en différentes phases, le deck de rencontre, les ennemis,…

Un fascicule vous accompagne pour vous apprendre les règles d’Horreur à Arkham et à « lire/interpréter » les cartes. En effet, comme dans beaucoup de jeux de rôle les héros ont des compétences/caractéristiques, les ennemies des points de vie, de force, des dégâts,..

Ce scénario vise à vous familiariser avec ces concepts et ceux propres au jeu lui-même. Il n’en reste néanmoins pas si facile, du moins au niveau de difficulté standard.

Il faut savoir que l’échec bien que cuisant est régulier avec Horreur à Arkham, aussi faut-il se préparer à tourner en bourrique, parfois; à hurler de frustration, souvent; à invoquer des créatures troglodytes, occasionnellement; ou à danser la gigue, rarement. Mais que la réussite est savoureuse!

Les Masques de Minuit

Vous parvenez à rassembler des indices, votre enquête se poursuit dans les rues même de Arkham.  Vous chassez, cette fois…. tout en étant chassé. Attention!

Un scénario savoureux et assez délicat. Parfaitement équilibré.

La particularité d’HàA permettant de jouer les scénarios de manière indépendante, je choisis souvent celui-ci pour tester des decks ou pour le plaisir de m’y confronter.

La découverte initiale laisse baba.

Le Dévoreur du dessous

L’ultime aventure de cette boite de base. Parviendrez-vous à stopper l’Ancien dans les bois d’Arkham ?

Un scénario à la difficulté fonction de votre réussite dans le tour précédent. Il offre un beau challenge si vous le jouer à la régulière. En effet, il existe un moyen d’attendre l’Ancien au coin du bois… et de voir. Je l’ai testé dans les deux optiques, j’ai aimé les deux expériences qui ont des saveurs différentes. Il ne faut se leurrer, vous vous faites régulièrement bouffer par Umôrdhoth…

De la re-jouabilité

Un jeu de cartes évolutif  va naturellement proposer un contenu toujours plus riche, complet, ou diversifié. Cet enrichissement, impératif et force du jeu, permet de vivre des aventures toujours plus exotiques, exigeantes et palpitantes.

Deux remarques s’imposent. La question de la jouabilité dont nous reparlerons un peu plus bas. Et, la structure même du jeu est un autre aspect qu’il faut évoquer. Qui dit jeu de cartes évolutifs, dit extensions régulières. Est-ce un frein à l’achat initial ? S’agit-il d’un investissement sans fin?

La réponse est claire : que nenni!

Vous pouvez cesser d’acheter les extensions quand vous le souhaitez. Certes, les « campagnes » sont conçues pour être vécues jusqu’à leur terme. Après libre à vous de fermer le robinet. Horreur à Arkham ne s’apparente pas à un jeu comme Time Stories qui une fois, la péripétie achevée, il n’est guère possible de recommencer. Les configurations proposées dans ce jeu offre une belle versatilité dans les personnages, dans les aventures et dans la difficulté. Alors, jouer et rejouer les différentes campagnes restent toujours jouissif.

Je tiens un journal de campagne, c’est plutôt nécessaire…

J’ai joué cette première campagne 8 fois, à ce jour (perdue 4 fois), depuis mon achat initial en mai 2019. Les Masques de Minuit une bonne demi-douzaine de fois en indépendant. Chaque fois ce fut un plaisir, même si le premier scénario s’avère assez lassant à la longue.

Une fois la découverte première passée, la surprise n’est plus au rendez-vous. Je signale que cela est moins vrai pour les campagnes suivantes qui offrent bien plus de bifurcations déterminées par vos choix.  En effet, dans La nuit de la Zélatrice, il demeure un parfum d’initiation qui limite le potentiel et les choix des joueurs. Les possibilités seront épuisées en trois fois.

En revanche, jouer la campagne n’en devient pas futile pour autant. L’agencement du deck de rencontre s’en charge et vous pouvez toujours modifier la difficulté ou changer de personnage(s). L’anticipation prend la suite, et il est tout à fait possible de s’éclater.

De plus cette campagne reste incontournable si vous souhaitez familiarise des amis à ce jeu. Après si vous aimez, vous souhaiterez poursuivre la quête à l’Ancien!

Un petit coup de pouce pour votre lutin adoré :

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Horreur à Akham JCE : La Nuit de la Zélatrice (37€)

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Si vous aussi vous aimez jouer dans une ambiance à la hauteur de ce jeu, ou tout simplement car vous souhaitez joindre l’utile au thématique, voici un passionné qui propose des produits faits main ! Contrairement aux noms de ses « boutiques », il est bien de chez nous!

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Petite précision, je gagne rien, c’est juste pour lui filer un coup de pouce.

9 réflexions sur “La nuit de la Zélatrice – Horreur à Arkham

    • Oui, 8 fois cette campagne, 3 fois Dunwich (mais une seule fois réussie jusqu’au bout), et 8 fois Carcosa dont seulement 2 victoires. 😉
      Oui, je suis à fond, je joue de manière hebdomadaire. Rien que de faire un article, j’ai envie d’y jouer! 😉

      Aimé par 1 personne

  1. Un très bon article qui donne envie de se replonger dans le jeu. On n’avait fait que le premier scénario avec Célindanaé, mais avec tous les jeux à faire on n’a pas encore réussi à s’y remettre. Il faut surtout qu’on arrive à y jouer en campagne, pour faire évoluer nos personnages.
    J’ai même bien au chaud la boite pour commencer la campagne de Dunwitch…

    Aimé par 2 personnes

  2. Quel jeu, mais quel jeu !!
    Pareil j’essaie d’y jouer toutes les semaines avec ma compagne et il me surprend à chaque partie par sa capacité à se renouveler, donner l’impression qu’on joue à quelque chose de nouveau à chaque fois, avec les mêmes règles (ou presque).
    Un régal !

    Aimé par 1 personne

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