The Waiting Stars – Aliette de Bodard

Une nouvelle qui n’attend pas!

Xuya Universe

NEBULA AWARD WINNER, 2014

LOCUS AWARD FINALIST, 2014

HUGO AWARD FINALIST, 2014

Lecture VO

J’ai déjà eu l’occasion de vous proposer un retour sur les nouvelles et novellas de l’univers Xuya, imaginé par Aliette de Bodard.  Avec The Waiting Stars, nous approfondissons notre connaissance de ce dernier, lors de ce texte qui a remporté le Nebula, sans oublier ses nomination aux Hugo et le Locus en 2014(finaliste). C’est un récit qui les mérite amplement comme nous allons le voir.

Xuya, un univers impitoyable

Précédemment, nous avions observé, lors de trois nouvelles, les mindships d’un peu plus près, et malgré leur robustesse et la facilité à traverser les espaces profonds (Deep-spaces), la chose n’était pas sans danger. C’était aussi l’occasion de s’apercevoir, que Xuya n’était pas une civilisation galactique douce et paisible. Non seulement, le voyage particulier avec ce genre de vaisseaux ne plait pas à tout un chacun, mais il existe également des églises qui s’opposent à ce genre de pratique.

The Waiting Stars précise cette opposition, et j’irai jusqu’à dire cet adversaire.

Pour rappel, les trajets d’un système à l’autre sont possibles. Soit vous prenez un billet et un thé dopé aux drogues sur mesure dans un mindship – qui a l’avantage d’être vraiment très rapide (en pliant la réalité), soit vous montez à bord d’un paquebot de cryogénisés et allez passer quelques années en chambre d’hibernation, c’est beaucoup plus long. Beaucoup.

Parfois, l’aller est sans retour, quelque soit le moyen de transport emprunté, et parfois, il ne s’agit pas d’une panne, mais d’un mindship piégé dans les Outsider spaces.

Deux belles trames prises dans la force de gravité

The Cinnabar Mansions, un mindship et son jeune équipage part à la recherche de The Turtle’s Citadel, un de ces vaisseaux disparus corps et biens dans ces zones non cartographiées. Cette activité n’est pas sans danger, car peu à peu le lecteur découvre que ceux qui croisent ce secteur ne sont pas foncièrement amicaux et qu’il pourrait y avoir quelques échauffourées. Les mindships sont conçus pour cette traversée spéciale de la réalité, et même s’ils sont capables de naviguer « normalement » dans l’espace euclidien, ils ne sont pas taillés pour le combat.

C’est donc, avec force de précaution que notre équipe approche de la zone cible, tel l’espion amateur cherchant à capturer un instantanée de sa belle….

Aliette de Bodard ne nous la joue pas facile et monolithique, et nous donne dans cette nouvelle, une vision du monde des opposants, que nous qualifierons, d’Outsiders. Nous y suivons principalement Catherine fraîchement sortie d’une institution. Catherine fait partie de ces femmes et hommes qui ont été sauvés des mains l’ennemi. Mais, ils étaient instables, et le demeurent légèrement. Plus ou moins.

Le lecteur assiste ainsi à cette lente récupération psychologique et physique mais aussi, aux doutes qui assaillent la jeune femme. D’un autre côté comment ne pas voir la façon dont sont traitées les femmes dans l’Empire Dai Viet ? Comment ne pas s’indigner devant ces mères  exploitées pour donner naissance à ces êtres difformes, tout aussi exploités, … et qu’ont-ils d’humains au final ?

Catherine s’en sort particulièrement bien; elle retrouve un équilibre, une confiance en elle, et le bonheur dans les bras aimant de Jason, un bel homme compréhensif. Elle ne ressent qu’un seul vide, si nous pouvons le qualifier ainsi, ou plus exactement, un seul appel, celui des étoiles, the waiting stars...

Y a t-il un rapport entre les deux trames? Évidemment, mon cher Watson!

Mais ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler une once de celui-ci… Sachez que  le détour par cette nouvelle en vaut largement la peine, et l’enrichissement continu de cet univers ajoute une saveur bien agréable, tout comme un goût de reviens-y.

Un texte très poétique

L’écriture est tout en charme, et l’influence asiatique est bien plus perceptible que dans les autres textes que j’ai lu. Tout réside dans les petits détails, telle une fleur peinte sur une carlingue, une allusion aux esprits des aïeux, les noms, ou au détour d’une phrase. Même, le simple « My child » que prononce de temps à autre The Cinnabar Mansions, s’associe à cette immersion pour conférer le ton idéal à cette ambiance fort agréable.

Je ne vais pas développer plus avant cette chronique, sachant que la nouvelle fait dans les 17 pages.

Dire que j’ai aimé ce texte est une lapalissade si vous avez suivi cette chronique. La nouvelle possède tout ce que l’amateur de SFFF recherche : une histoire, du suspens, une ambiance qui vous invite au voyage, des personnages bien construits, et une dimension SF. Alors qu’attendez-vous?

A noter que la nouvelles est courte et qu’il est possible de la lire et de l’écouter pour perfectionner votre anglais! La diction est parfaite sur les podcasts.

Ce livre est pour vous si :
  • vous aimez la SF et l’émotion
  • vous souhaitez lire un space-opera d’inspiration asiatique
  • les moyens de transport spatiaux aiguisent votre curiosité
je vous le déconseille si
  • vous ne connaissez pas un mot d’anglais – ou juste un ou deux.
  • de toutes façons, vous êtes misogyne!
  • Vous ne jurez que par Gorge Profonde, et pas Espace Profond
Autres critiques :
L’univers Xula

J’ai pu enrichir mon dernier article, et je fais désormais un distinguo entre les nouvelles et novellas gratuites et celles payantes (petit prix). Les liens vous renvoient celles qui pourraient vous intéresser.

*signifie que le texte a reçu un prix.

Nouvelles gratuites

A un tout petit prix

Pour des informations supplémentaires sur Xuya, vous pouvez consulter la page consacrée sur le site de l’auteur, Aliette de Bodard.

Challenges :

SSW VIII

ssw-8

25 réflexions sur “The Waiting Stars – Aliette de Bodard

    • La question est délicate.
      Je pense que The Tea master & the detective introduit tout en douceur le lecteur dans l’univers, avec d’un côté des références occidentales parfaitement rodées (et connues Sherlock Holmes) et une atmosphère et un univers asiatique exotique à nos yeux.
      L’enquête n’est pas l’aspect central, même si c’est assez sympathique.

      Les autres que j’ai lues, sont en rapport avec the mindship et il faut avoir cette curiosité déjà éveillée. SInon, courte et gratuite je dirais brother’s ship, qui est plus intime et émouvante.

      J’aime

  1. « je vous le déconseille si : Vous ne jurez que par Gorge Profonde, et pas Espace Profond » : c’est très drôle, mais les deux ne sont pas forcément incompatibles : dans X-Files, le premier informateur de Mulder à propos des aliens utilise le pseudonyme Gorge Profonde. Et qui dit aliens dit espace profond 😉

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