Le Monolithe Noir – Bertrand Passegué

Le Monolithe Noir de Bertrand Passegué

Rétis Galactica, tome 1

Critic

J’ai acheté Le Monolithe Noir sur un coup de tête, l’illustration m’a séduite ainsi que le quatrième de couverture :

« C’est au cœur de l’Australie, au fin fond du Queensland, qu’apparaît une mystérieuse colonne noire entourée de brume. Un artéfact. Mais d’où vient-il ? Que dissimule-t-il ? La Terre va-t-elle connaître un premier contact avec des aliens ? Le monde entier se passionne pour cette apparition hors du commun, et les hordes de curieux débarquent sur le site de l’apparition. Mais quelles sont les motivations des constructeurs du Monolithe ? Tandis que l’inquiétude générale monte, la journaliste Jill Lowell et le photographe Ross Fergusson tentent de s’approcher de l’immense objet extraterrestre afin d’en percer les secrets. Bien vite, prisonniers des murs translucides et indestructibles de l’artefact, ils oublient leur rêve de scoop pour se concentrer sur l’essentiel : la survie. »

Dire que le contenu m’a captivée serait très exagéré.

Pourtant tout commençait bien, l’événement planétaire se déroulait en Australie et non aux USA comme nous en avons tant l’habitude. Un énorme monolithe noir apparaît brusquement (en une nuit) dans le Queensland à la suite de prémices mystérieux. Touristes, militaires, journalistes et badauds de tout poil se précipitent vers cette curiosité. Le pays se frotte déjà les mains après Ayers Rock tout de rouge vêtu, le monolithe noir semble devenir la prochaine attraction internationale.

Bien sûr, devant cette manifestation de puissance extra-terrestre, il est tout naturel d’éviter de mettre en place un cordon de sécurité et de prendre des mesures de sûreté pour la population locale…

L’objet se comporte comme une antenne relais : vers l’espace, il ouvre une voie de communication entre E.T. alors que sur notre bonne vieille Terre, il attire des spécimens humains particuliers. Un peu comme Voyager dans Star Trek qui envoie un signal à destination des baleines disparues. Or,  tous les bipèdes de la zone s’agglutinent  également autour de lui. Mal leur en prend, dès le lendemain, tout ce petit monde se retrouve piégé sous un dôme translucide.

Je ne peux pas reprocher à Bertrand Passegué de s’être fortement inspiré de Stephen King (The Dome) ou de la série TV Le Dôme, puisqu’il leur est antérieur de près de vingt ans. Les similitudes sont tout de même importantes, sans nuire à l’intérêt de l’histoire racontée par l’auteur.

Nous avons un mélange de SF du fait de la présence d’extra-terrestres testant un échantillonnage d’humains, avec du survival car les expériences s’avèrent dangereuses voire potentiellement mortelles. Les représentants de notre espèce étant enfermés, le suspens et le danger sont omniprésents. Le récit accuse un petit coup de vieux, j’ai vérifié la date par deux fois car je pensais être en présence d’une SF  de la fin des années 70.

Deux points m’ont particulièrement refroidie.

L’auteur introduit en début de récit un personnage digne des meilleurs road-movies ou des films survivalistes : un homme à poigne, brutal, sans foi ni loi, mais qui n’a aucun soucis avec les autorités… Je comprends la présence du personnage pour la suite du récit. Or, nous plongeons dans la veine du roman de survie alors même que la zone est pleine de touristes, de forces de l’ordre et que le dôme ne chapeaute pas encore le  monolithe. Et pourquoi se sentir obligé d’inclure une tentative de viol dès les premiers chapitres ?

Jill, un des personnages principaux, est une journaliste, dotée d’une silhouette flatteuse et d’une intelligence certaine. Elle sait mener sa barque, possède un tempérament de leader et une bonne expérience de la vie. Mais mademoiselle se rend-elle au camp des travailleurs sans escorte, sous la vague promesse d’accéder peut-être et sous toute réserve à une mine. Le truc sent le piège à plein nez. Notre journaliste se la joue naïve et se rend juste avec Ross au point de rendez vous…  Sur place, ce n’est pas son contact mais plus d’une dizaine d’hommes qui attendent, Miss Fleur Bleue n’a toujours aucune crainte ni aucune suspicion devant l’attroupement inattendu. Pas une veine ne palpite de travers, pas un moment d’angoisse, pas l’idée de faire demi-tour. Non, elle fonce droit  vers la tentative de viol… C’est totalement invraisemblable, une femme n’est pas si inconséquente concernant sa sécurité, ni aveugle devant certaines évidences!!!

Ce personnage est mal conçu. En outre, son amant reluque une autre blonde, et elle ne remarque rien, ne bronche pas… pfff! Impossible d’adhérer avec ce manque de crédibilité.

Généralement, un univers bien imaginé, attrayant me satisfait suffisamment pour que je passe outre des personnages stéréotypés et moyens. Dans le cas présent, la Jill, elle m’agace beaucoup trop.

Bref, je ne lirai pas la suite. Cependant, l’histoire en soi est plaisante et peut satisfaire nombre de lecteurs.

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