L’opera de l’espace – Carolyn Cherryh

L’opéra de l’espace de Carolyn J. Cherryh

J »ai Lu SF
Dans l’espace, personne ne vous entend crier…
Sandor est un aventurier qui sillonne l’espace à bord de sa coquille de noix. Pas regardant question marchandises, il survit de magouilles en magouilles. «Raté» serait peut-être un adjectif qui le définirait bien si ce n’est l’once de courage – cousin d’une douce folie dans son cas – dont il doit faire preuve au jour le jour.
Allyson, fière, riche et belle est la jeune femme qu’il rencontre un soir d’escale.  Elle fait partie de l’équipage du Dublin Again, un vaisseau immense et puissant.
Leur nuit sans lendemain aura cependant des répercussions : une course effrénée à travers l’espace, durant laquelle le lecteur découvre les facettes multiples de Sandor et la tragédie qu’il a vécu enfant.

Voici un auteur peu répandu à l’heure actuelle en France. Elle a été publié surtout dans les années 80 et 90, depuis Carolyn Cherryh est devenue confidentielle, même en littérature de genre. Je l’ai découverte par hasard il y a quelques années, et j’aime ses récits construis, vivants et efficaces. Quelques uns de ses romans ne manquent pas de profondeur et livrent une belle étude de la nature humaine.

Pour cette œuvre, paranoïa et suspicion en sont les maîtres mots.  Les deux protagonistes sont ce qu’il y a de plus réussit dans le présent Space-Opéra. Le personnage principal est traumatisé par son enfance et de son adolescence. Les séquelles décrites par l’auteur sont vraisemblables et donnent un potentiel «danger» à l’aventure qui est loin d’être déplaisant. En effet,  ses compagnons de voyage doivent composer avec un homme difficile à cerner et qui peut s’emporter à tout moment. Carolyn Cherryh nous embarque en fin de compte dans un huis-clos bien ficelé. L’introspection sans être originale fonctionne et Sandor ne manque ni d’épaisseur, ni de charisme. Alysson, nous apparaîtra très vite comme une jeune femme déterminée, un brin manipulatrice, mais charmante!

Cependant, le rythme est fluctuant avec des scènes rythmées et d’autres plus sombres et tendues lorsque suspicion et paranoïa dominent le « paysage ». Lors de ces moments – les plus réussis du livre – la tension est palpable, l’atmosphère étouffante : le vaisseau semble hanté. Mais l’ensemble nous laisse sur notre faim, un peu comme si l’auteur avait hésité sur la direction qu’elle voulait donner à «L’Opéra de l’Espace».
Pas tout à fait thriller fantastique, ni Space Opéra, il navigue entre les deux et délivre un sentiment d’inachevé au lecteur.

Mon avis peut s’avérer tronqué, l’Opéra de L’espace appartient à un univers riche et déjà bien en place qui a donné lieu à plusieurs autres romans. Sans doute sera-t-il d’une autre saveur intégré dans cet ensemble qui forme un univers élaboré.

Dans l’espace, personne ne vous entend crier…

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