The voidwitch saga, tome 1
Maria Xi, surnommée Mars est secourue par un équipage composé de trois personnes ; Squid – le capitaine et alien, Trix et Mokie alors que son propre vaisseau était éparpillé façon puzzle en plein vide spatial.
Sa chance (et la leur) tourne quand Trix exige d’effectuer un scanner rétinien de routine avant de la laisser pénétrer sur le pont. Dès lors, la machine est enclenchée et tout ce petit monde se retrouve pourchassé par un croiseur de l’organisation para-militaire MEPHISTO.
Il ne fait aucun doute que leur intervention fait suite au contrôle initial de la rescapée, Mars. La raison s’illustre dans les heures qui suivent quand Maria utilise ses immenses pouvoirs psychiques pour se débarrasser de leurs poursuivants…
Mais ce n’est que le début des ennuis!
Il s’agit du tout premier roman de l’auteur, Corey J. White, je l’ai trouvé prometteur, loin d’être sans défaut, essentiellement de jeunesse, mais il y a de l’idée et du potentiel. Il est certain que j’ai davantage de mansuétude à son égard que pour un vieux briscard.
Commençons donc par le perfectible.
L’intrigue s’avère assez prévisible, et les intentions de Mars sont claires comme de l’eau de roche, même si le lecteur est parfaitement conscient qu’ elle n’a guère le choix dans sa situation. Cela ne signifie pas que la totalité du roman est prévisible, l’auteur parvient à dégager quelques twists assez sympathiques, et plutôt judicieux ( la rencontre avec Sira, les champignons hallucinogènes,…).
Cette sensation est toutefois estompée par un rythme mené tambour battant et plutôt bien maîtrisé.
Les technologies et les thématiques – il ne s’agit pas seulement d’un roman d’action – ne sont pas novatrices, et il y a en a sans doute un peu trop. Comme si Corey White voulait donner des fondations solides à son univers, mais en jouant la surenchère. Nous avons donc tous types de transhumanisme et cybernétique : les implants, les augmentations, les manipulations génétiques, les bras articulés et les exosquelettes. J’aurais souhaité qu’il se concentre sur un ou deux types quitte à développer ultérieurement le reste. Toutefois, ce n’est pas un frein à la lecture et cela reste très digeste.
Dans cette abondance, il y a toutefois un personnage secondaire qui sort du lot, un des contacts de Mars qui vise l’immortalité par sa « numérisation ». Il enregistre tout. TOUT. Or ses pensées ne peuvent pas être déversée dans sa mémoire informatique, donc il vocalise tout haut la moindre étincelle psychique. J’ai trouvé cela judicieux dans le contexte et source d’humour. Cette question de l’immortalité à travers le transhumanisme est abordée à plusieurs reprises – une des thématiques centrales de ce court roman.
Le point qui peut réellement faire tiquer – surtout les amateurs de hard-sf – ce sont les pouvoirs psy de Maria, la télékinésie. Elle est presque magique et le comment est à peine effleurer dans ce tome… mais comme ce qui lui est arrivé et comment sont les ressorts (et fil rouge des autres tomes) clés de Killing Gravity, l’explication viendra plus tard. En revanche, la conservation énergie/masse semble oublier.
Il devient vite évident que Mars a été « construite » dans le but d’être une arme, et ce dès son plus jeune âge. La psychologie de notre héroïne s’en ressent fortement, et l’ensemble de ces réactions sont tout à fait plausibles. Nous n’avons pas à faire à la bad-ass sans cœur si à la mode ces temps-ci, même si elle est assez brutale. Il y a beaucoup de vulnérabilité en elle, et une sensibilité à fleur de peau. Sa quête ne se résume pas simplement à découvrir (et détruire) son passé, mais à s’assumer en tant que femme, et arme. Toute cette partie est pleine d’émotion (pas besoin de boîte de mouchoirs) et touchante.
Que dire de la révolte ressentie avec l’emploi des enfants pour la guerre, car Mars, n’est pas le seule dans ce cas là. C’est tellement plus aisé de les manipuler, de les déformer physiologiquement et psychologiquement pour en faire de parfaits outils. Ce n’est pas sans me rappeler Nikita, Cage Bird de K Lowachee ou encore la Stratégie Ender de OS Card, car nous sommes dans la même veine, les pouvoirs psy en plus. Globalement toute cette partie est bien amenée et menée, pas parfait, mais cela demeure très encourageant.
L’écriture des personnages est également un des points forts de Killing Gravity. Tous ne sont pas aussi travaillés que Mars (notamment Trix), mais ils restent intéressants, surtout Squid. Même les deux IA paraissent se démarquer l’une de l’autre alors qu’elles ne sont pas si présentes. Un coup de cœur pour ma part pour Seven, une espèce d’ET entre le chat et l’écureuil.
Certes, les thématiques (transhumanisme, les enfants et la guerre) et l’intrigue globale ne se signalent pas par leur originalité. Cependant, pour un premier roman Corey J. White se montre prometteur. Les personnages, l’aspect visuel et spectaculaire sont un des atouts à souligner, il y a de l’émotion et de l’idée dans ces 176 pages.
Niveau anglais :
Facile, mais il faut connaitre les termes scif-fi.
Autres critiques :
Challenges :
Summer Star Wars – Rogue One
Summer Short Stories of SFFF
Challenge Littérature de l’Imaginaire – 5° édition
Le livre :
- Tome 1, the voidwitch saga
- Editeur : Tor
- 176 pages
- E-book : 3€
J’avais pensé à peu près la même chose, des thèmes classiques mais avec l’humour et les personnages je m’étais bien attaché ^^
Finalement une bonne petite novella =)
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Oui, une bonne novella. Je lirai la suite. 🙂
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Ah ben écoute celui ci me plait bien. Il a l’air simple – mais pas simpliste – et efficace !
Peut être de quoi me remettre le pied à l’étrier côté SF, je me le note 😉
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Oui, je crois que tu peux lui donner une chance, il possède des qualités qui devraient te séduire. 🙂
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Trouvé, il vient de rejoindre ma PAL. Il est court je devrais l’avoir lu dans le mois ^^
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Oui, il est court c’est une des raisons de mon choix pour ce roman, le pitch et quelques critiques plutôt positives.
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Le coup du « construit » pour être une arme psi rappelle fortement les personnages de Jason Ironheart et surtout de Lyta Alexander dans Babylon 5. Ça n’a pas l’air inintéressant, comme roman, à ceci près qu’il faut effectivement avoir une tolérance pour les pouvoirs mentaux dans un contexte SF, ce qui n’est que moyennement mon cas. En tout cas, merci pour ta critique 🙂
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J’ai précisé l’aspect pouvoirs mentaux et j’ai insisté notamment en me disant que toi, tu n’accrocherais pas.
Je ne crois pas qu’il te plaira tant que ça. 😉
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Difficile d’être novateur dans les thématiques que tu soulignes. En plus faire rentrer le tout dans un court texte relève de la gageure.
Je m’en vais rester à Alastair Reynolds et ses Inhibiteurs, qui a aussi des pouvoirs psys (télépathie) mais sont bien intégrés et parfaitement réaliste dans l’univers décrit.
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OUi, mais en même temps, je voulais « donner » sa chance à un jeune auteur. Je n’ai pas encore lu le cycle des inhibiteurs…. Mais je compte remédier à cette lacune!
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[…] on peut compter sur le petit peuple pour débusquer de petites pépites et l’article sur Killing Gravity m’avait immédiatement mis l’eau à la bouche […]
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Hum des personnages bien ficelés, un brin de psychologie, un cocon de sf?? Cela a l’air d’être pour moi!! Les défauts que tu points ne seront pas un obstacle pour moi (surtout que je suis une moins bonne connaisseuse en SF donc certainement plus indulgente). Alors celui-ci je me le note!
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OUi, note -le, je le trouve fort sympathique, surtout si tu ne lis pas de la sf tous les jours au petit déjeuner! 🙂
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