📚 Top 10 des UHL en 2025

UHL

👉 Une heure de lecture, et que de mondes conquis

En fin d’étĂ©, dans un article paru le 12 septembre, AlbĂ©do se proposait d’établir un classement purement subjectif de ses dix meilleurs romans de la collection UHL.

Il ne s’agissait pas de dix titres lus dans l’annĂ©e, tenir un tel rythme relĂšverait de l’exploit, mais bien de rĂ©cits qui, malgrĂ© leur briĂšvetĂ©, ont su s’installer durablement quelque part entre le cƓur et les neurones.

Des textes qui tiennent dans une heure de lecture, mais dont l’empreinte persiste : un parfum de nostalgie, un Ă©merveillement infrangible, et cette impression tenace d’avoir traversĂ© des mondes entiers en quelques pages Ă  peine.

Voici donc mon top 10 des titres de la collection Une Heure-LumiĂšre que j’ai lus, un classement assumĂ©, subjectif, et composĂ© uniquement de livres qui ont refusĂ© de se laisser oublier.

Un UHL, pour Une Heure-LumiĂšre, dĂ©signe une collection de novellas de science-fiction et de fantasy publiĂ©e par Le BĂ©lial’. Le principe est simple en apparence : proposer des rĂ©cits courts, lisibles en une heure environ.

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Ici, la briĂšvetĂ© n’est ni un appauvrissement ni un exercice de style gratuit. Les textes de la collection misent sur la densitĂ© : des idĂ©es fortes, des univers esquissĂ©s avec prĂ©cision, et des fins qui, bien souvent, continuent de travailler le lecteur une fois le livre refermĂ©.

đŸ•Żïž Pourquoi ces dix-lĂ 

M’aventurer dans l’écriture d’un classement implique forcĂ©ment de poser quelques balises.
Les critĂšres, ici, sont volontairement simples, presque naĂŻfs, pourrait-on dire.

D’abord, l’émerveillement et l’émotion. Vient ensuite le plaisir de lecture, cette sensation prĂ©cieuse d’ĂȘtre happĂ©e sans effort.
S’y ajoute l’admiration devant la construction de l’intrigue et l’agencement du rĂ©cit, lorsque tout semble tenir en place avec une Ă©vidence trompeuse.
Et puis, inévitablement, une question : pousse-t-il à la réflexion ?

Un critÚre plus subjectif encore se nourrit du temps. Il tient en une interrogation qui revient, année aprÚs année : En ai-je encore un fort souvenir ? Une émotion intacte à la simple évocation ?

« Les histoires sont ce qui reste lorsque tout le reste a disparu. »
— Ursula K. Le Guin

Mais halte au blabla.
Passons au cƓur du sujet, Ă  ce qui, sans doute, vous intĂ©ressera le plus.

📘 Le Top 10 de 2025

Il fallait bien commencer quelque part, et c’est par un rĂ©cit dont l’écho persiste encore que s’ouvre ce top 10.

N°10 – 24 vue du Mont Fuji de Roger Zelazny

Mari, aprĂšs la mort de son mari, entreprend un pĂšlerinage poĂ©tique autour des estampes d’Hokusai, mĂȘlant cyberpunk, bouddhisme et quĂȘte d’immortalitĂ©.

La novella est trĂšs belle, portĂ©e par une ambiance introspective et contemplative aux saveurs nettement japonaises. On pourrait Ă©galement y lire une rĂ©flexion dĂ©licate sur le deuil et la persistance des liens, mais aussi sur la mĂ©moire, personnelle autant que collective, figĂ©e puis rĂ©interprĂ©tĂ©e, Ă  l’image des vues du Mont Fuji elles-mĂȘmes. Chaque Ă©tape du pĂšlerinage agit comme une variation, une tentative de saisir ce qui se transforme sans jamais disparaĂźtre tout Ă  fait.

Le plus surprenant rĂ©side dans l’alchimie qui s’installe entre ce cachet mĂ©ditatif et un rĂ©cit sous-tendu par le danger, avec ses promesses d’action. Un texte Ă  la fois impressionnant et profondĂ©ment sĂ©duisant.

« Je me suis retirĂ©e dans l’art d’Hokusai. »
— 24 vues du Mont Fuji

N° 9 – La MilliĂšme Nuit d’Alstair Reynolds

La MilliĂšme Nuit s’inscrit dans un ensemble plus vaste, puisqu’elle servira de socle Ă  l’un des romans majeurs de Reynolds, House of Suns. Dans ce texte bref, l’auteur rĂ©ussit Ă  distiller l’essence mĂȘme de sa plume et de son imagination : futur lointain, technologies vertigineuses, Ă©merveillement galactique, sens de la grandeur et du mystĂšre.

C’est en dĂ©voilant peu Ă  peu ce qui se cache derriĂšre l’effacement d’une prĂ©sence qu’Alastair Reynolds lĂšve le voile sur un univers Ă  la technologie trĂšs Ă©voluĂ©e, marquĂ© par un transhumanisme assumĂ©, mais aussi par des frictions, des clans et des enjeux politiques d’envergure.
Tout cela n’est qu’effleurĂ© : l’auteur se concentre avant tout sur l’intrigue, sans jamais perdre en profondeur, et parvient Ă  livrer une novella de haute tenue, tout en nous mettant dĂ©licieusement l’eau Ă  la bouche.

Sous cette dĂ©mesure technologique affleure pourtant une mĂ©ditation plus feutrĂ©e sur l’identitĂ© et la permanence, sur ce qui subsiste lorsque les individus se diluent dans le temps long et les mutations extrĂȘmes. DerriĂšre la virtuositĂ© conceptuelle, Reynolds interroge la solitude, la trace laissĂ©e, et la difficultĂ© Ă  demeurer soi dans un futur vouĂ© Ă  l’effacement autant qu’à la transformation.

N° 8 Rossignol d’Audrey Pleynet

Rossignol est un texte qui ne cherche pas Ă  convaincre, il touche. Le rĂ©cit s’impose longtemps aprĂšs l’avoir lu, comme un bruissement d’ailes qui reste dans l’air, juste Ă  peine perceptible, lĂ©ger et rĂ©confortant.

La rĂ©ussite d’Audrey Pleynet tient prĂ©cisĂ©ment dans cette retenue : faire de l’absence une prĂ©sence, du silence une voix, et d’un texte trĂšs court une Ă©motion ample.

À la maniĂšre de PhilomĂšle d’Ovide, elle montre qu’il existe mille façons de dire lorsque les mots manquent. Le Rossignol de Pleynet ne chante pas, mais son silence, lui, raconte tout. Et chacun aura sa propre sensibilitĂ© Ă  ce chant.

« Ce qui ne peut ĂȘtre dit peut pourtant ĂȘtre entendu. »
— Audrey Pleynet

N° 7 – Les Fils EnchevĂȘtrĂ©s des Marionnettes d’Adam-Troy Castro

Ce second texte s’avùre plus complexe et plus sensible que La Marche funùbre des Marionnettes.
Les deux forment un diptyque complĂ©mentaire, miroir l’un de l’autre.

LĂ  oĂč le premier explorait la libertĂ© et le libre arbitre Ă  travers la danse, esquissĂ©e en petits ponts fragiles, le second place l’Art au centre du discours, tel un soliste sous le feu des projecteurs. Le Ballet n’est alors plus un simple spectacle : il devient pensĂ©e vivante, testament et promesse d’immortalitĂ© pour une civilisation.
À travers cette mĂ©taphore, l’auteur rappelle que l’art transcende le temps, les cultures et mĂȘme la mort. Des Mayas aux Égyptiens, des Incas aux civilisations disparues de Sumer, ce sont toujours les Ɠuvres qui survivent, les empires jamais.

Avec Les Fils enchevĂȘtrĂ©s des Marionnettes, Adam-Troy Castro livre un rĂ©cit abouti. L’Art y bat au rythme d’une symphonie mĂ©lancolique, poignante, traversĂ©e d’accents presque impĂ©ratifs. Ce diptyque devient alors une danse Ă  deux voix, chacune rĂ©pondant Ă  l’autre, complĂ©tant ce que la premiĂšre avait amorcĂ©.

Subtil, Ă©mouvant et d’une belle profondeur, cet ensemble mĂ©rite que l’on s’y attarde, ne serait-ce que pour entendre, dans le silence des Ă©toiles, le claquement des « fouets » des Vhlanis.

N°6 Retour sur Titan de Stephen Baxter

Avec Retour sur Titan, Stephen Baxter propose une exploration du satellite de Jupiter qui se double d’une dĂ©couverte tout aussi captivante. Les enjeux initialement posĂ©s sont rapidement dĂ©passĂ©s par l’esthĂ©tique de la lune et par l’intĂ©rĂȘt suscitĂ© par le regard scientifique et spĂ©culatif de l’auteur.

On y retrouve surtout ce qui fait la singularitĂ© de Baxter : une capacitĂ© rare Ă  confronter l’humain Ă  des Ă©chelles qui le dĂ©passent, qu’elles soient spatiales, temporelles ou intellectuelles. Titan n’est pas seulement un dĂ©cor, mais une prĂ©sence Ă©crasante, presque indiffĂ©rente, face Ă  laquelle les ambitions humaines paraissent Ă  la fois dĂ©risoires et touchantes.

N°5 – Le MaĂźtre de Claire North

Le MaĂźtre, conclusion de la trilogie La Maison des Jeux, porte magistralement son titre.
Ces trois textes nous entraĂźnent dans un monde parallĂšle oĂč le temps s’écoule au rythme d’un sablier, chaque grain rĂ©sonnant comme un battement de cƓur pris dans le vertige du jeu. Un jeu aux dĂ©s pipĂ©s, Ă  l’échiquier dĂ©ployĂ© sur notre monde, oĂč les pions, Ă  l’image de la vie, sommes nous tous, pris dans une vaste comĂ©die aux enjeux vertigineux.

Nous ne connaĂźtrons jamais l’intĂ©gralitĂ© de l’histoire de la Maison des Jeux. Dans ce pari littĂ©raire sur lequel nous acceptons de miser, nous sommes les gagnants, pas les vainqueurs, hein, avec la sensation d’avoir traversĂ© des pĂ©ripĂ©ties Ă©chevelĂ©es, survĂ©cu Ă  des mises insensĂ©es, participĂ© Ă  des parties relevĂ©es et dĂ©couvert, enfin, le Grand Jeu.

Le ton est dur, sans complaisance ni pour les joueurs ni pour l’ensemble des pions, interchangeables quelle que soit leur position : marionnettes privĂ©es de vĂ©ritable moelle Ă©piniĂšre. Ce parti pris peut surprendre, voire sembler cynique
 comme le monde lui-mĂȘme. Mais il est d’une justesse implacable.

Car ce qui s’y joue, au-delĂ  des rĂšgles et des manipulations, c’est un concept primordial : l’humanitĂ©.

Prenant, saisissant, ce dernier volet emporte le lecteur avec une fiùvre certaine, avant de le rejeter sur une rive inattendue, les yeux brillants, le souffle retenu depuis trop longtemps, le cƓur encore battant.

N°4 — Le Dernier des AĂźnĂ©s d’Adrian TchaĂŻkovsky

Le Dernier des Aßnés propose une aventure palpitante mettant face à face deux protagonistes que tout oppose : deux civilisations, un gouffre technologique, et des visions du monde irréconciliables.
L’alternance des points de vue, de Lynesse Ă  Nyr, accentue cet abĂźme. La comprĂ©hension entre eux se fait laborieuse, jusque dans les dĂ©tails les plus concrets, l’accoutrement, les tournures de phrase, les regards portĂ©s sur le monde, radicalement diffĂ©rents.

À cette fracture s’ajoute une dynamique de caractĂšre trĂšs marquĂ©e : la fougue de la princesse, qui tranche et s’impose, se heurte Ă  la rĂ©ticence prudente de l’anthropologue. Mais les digues de ce dernier, ultimes vestiges de son devoir de rĂ©serve et de non-intervention, pourraient bien cĂ©der face Ă  une dĂ©termination aussi farouche.

Au-delĂ  de l’aventure, le texte interroge avec finesse la notion mĂȘme de progrĂšs : qui est rĂ©ellement avancĂ©, celui qui possĂšde la technologie ou celui qui en maĂźtrise les consĂ©quences ? En confrontant savoir scientifique et responsabilitĂ© morale, Adrian Tchaikovsky met en scĂšne un dilemme Ă©thique constant, oĂč chaque dĂ©cision,ou chaque renoncement, pĂšse du poids d’une civilisation entiĂšre.

Cette opposition de cultures, de modes de vie, voire d’ADN, l’auteur l’a dĂ©jĂ  explorĂ©e avec brio dans Dans la toile du temps. Il n’est donc pas surprenant de le voir, ici encore, maĂźtriser aussi bien la forme que le fond de son rĂ©cit et livrer une aventure de trĂšs belle facture. En changeant de registre et en y insufflant un humour de bon aloi, il Ă©vite toute redondance et renouvelle pleinement son propos.

N°3 — La Chose de John Campbell

En Antarctique, une Ă©quipe de scientifiques dĂ©couvre une entitĂ© extraterrestre polymorphe, capable d’imiter n’importe quelle forme de vie. Un classique de l’horreur cosmique et de la paranoĂŻa.

La novella est particuliĂšrement rĂ©ussie dans les impressions qu’elle distille : sournoises, palpables, insidieuses. Les interactions, faites de soupçons, de stress et de frictions, deviennent rapidement dĂ©lĂ©tĂšres. Le choix de protagonistes rationnels, ordinaires – des hommes de science confrontĂ©s Ă  l’inexplicable – renforce l’immersion et favorise une identification presque immĂ©diate. Ici, l’horreur ne surgit pas seulement de la crĂ©ature, mais de la dĂ©fiance progressive qui gangrĂšne le groupe.

La Chose accuse sans doute aujourd’hui un lĂ©ger vernis pulp, involontaire Ă  l’origine, notamment dans certaines descriptions trĂšs frontales de la crĂ©ature. Ce dĂ©calage tempĂšre parfois l’effroi brut, sans jamais nuire au plaisir de lecture, ni Ă  la puissance de l’atmosphĂšre.

Avec La Chose, John W. Campbell signe une novella incontournable de la collection Une Heure-LumiĂšre. VĂ©ritable trĂ©sor de la science-fiction, elle figure parmi les textes fondateurs de l’horreur moderne, tout en offrant un huis clos remarquablement tendu, saturĂ© de paranoĂŻa et de non-dits.

Nonobstant l’influence possible de la traduction, le texte conserve une intemporalitĂ© qui le protĂšge de toute dĂ©suĂ©tude. Un classique Ă  possĂ©der, indubitablement.

« Who goes there ? »
— La Chose, John W. Campbell

N°2 Le Serpent de North de Claire North

Venise, XVIIe siĂšcle : une femme entre dans la Maison des Jeux pour se venger. Un thriller philosophique sur le pouvoir et la manipulation.

Il existe des exceptions, des rĂ©cits qui adoptent un procĂ©dĂ© a priori peu engageant, mais qui parviennent pourtant Ă  fonctionner Ă  la perfection et Ă  m’embarquer malgrĂ© moi.
Le Serpent en fait indéniablement partie.

Pourtant, rien n’était gagnĂ©. Les premiĂšres invitations m’ont d’abord laissĂ©e perplexe, voire franchement ennuyĂ©e. Pourquoi m’inclure dans le quotidien et l’intimitĂ© de cette jeune femme, Thene, au XVIIᔉ siĂšcle ? Quel intĂ©rĂȘt y avait-il Ă  suivre une hĂ©roĂŻne ayant perdu sa mĂšre, dont l’oncle s’emploie Ă  arranger le mariage avec un inconnu, malgrĂ© la peine manifeste de son pĂšre ? Tout semblait tracĂ©, attendu et franchement peu enthousiasmant.

ForcĂ©ment, cela ne pouvait pas bien tourner. Nous sommes dans la collection Une Heure-LumiĂšre du BĂ©lial’, pas chez Harlequin (et encore heureux, car une novella se contentant de narrer la rencontre de deux Ăąmes sƓurs aurait Ă©tĂ© d’un ennui fatal). Durant les premiĂšres pages, l’inanitĂ© supposĂ©e du procĂ©dĂ© me sautait aux yeux, provoquant quelques allers-retours Ă©loquents entre le plafond et le livre. Et pourtant, je continuais parce que le texte est court, et surtout parce que c’est un UHL.

Et puis, insidieusement, Le Serpent commence à opérer.

Claire North nous fait alors perdre le nord, nous entraĂźnant dans le mystĂšre opaque qui imprĂšgne La Maison des Jeux. Le rĂ©cit trouve un Ă©quilibre remarquable entre suspense, intrigue captivante et art du secret. Un danger diffus plane, non seulement au-dessus de Thene, protagoniste Ă  laquelle il devient difficile de ne pas s’attacher, mais aussi au-dessus du lecteur lui-mĂȘme.

En clair : une réussite magistrale.


L’une des toutes meilleures lectures de la collection, capable de transformer la dĂ©fiance initiale en fascination durable.

« Les paris sont élevés, plus dangereuses sont les rÚgles. »
— Le Serpent, Claire North

N°1 — L’Homme qui mit fin à l’Histoire de Ken Liu

L’UnitĂ© 731 n’a rien Ă  envier au docteur Mengele.
Les atrocitĂ©s commises par cette unitĂ© sont bien rĂ©elles, et n’ont Ă©tĂ© reconnues dans l’Histoire qu’à l’aube du XXIᔉ siĂšcle. L’Homme qui mit fin Ă  l’Histoire met en lumiĂšre cette rĂ©alitĂ© insoutenable, tout en exposant la volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e de dissimulation qui l’a entourĂ©e, ainsi que le rĂŽle peu glorieux, et profondĂ©ment intĂ©ressĂ© , de certains pays dits  » alliĂ©s « .

Il apparaĂźt alors avec une clartĂ© glaçante que bien peu de choses sont nĂ©cessaires pour engendrer la nĂ©gation des faits : une collusion d’intĂ©rĂȘts, une intĂ©gritĂ© dĂ©faillante, et le silence devient politique. Tout cela est parfaitement lisible, tangible, au fil du rĂ©cit.

Ce qui rend le texte de Ken Liu remarquable, c’est prĂ©cisĂ©ment qu’il ne verse jamais dans le pamphlet. L’auteur est bien plus subtil que cela. Il ne dĂ©nonce pas frontalement, il expose. Il semble avoir fait la paix, de son cĂŽtĂ©, et cette posture se ressent profondĂ©ment dans la maniĂšre dont les bourreaux et tortionnaires se voient accorder la parole.
Il n’y a ni charge vengeresse, ni appel Ă  la commisĂ©ration, ni injonction au pardon. Seulement une mise en lumiĂšre, froide et implacable, du potentiel effarant que chacun porte en soi, celui de devenir, un jour, le tortionnaire.

Et c’est sans doute là que le texte frappe le plus juste.

Car L’Homme qui mit fin à l’Histoire ne rassure pas.
Il ne conclut pas.
Il ne tranche jamais Ă  notre place.

Un texte qui dépasse la lecture.
Un texte qui persiste.
Un texte qui, des annĂ©es aprĂšs, continue de poser ses questions — et refuse obstinĂ©ment de nous laisser en paix.

Refermer ce classement, ce n’est pas clore une liste, mais reconnaütre ce que certains textes continuent de faire en nous.

La collection Une Heure-LumiĂšre m’a offert des lectures brĂšves mais durables, des rĂ©cits capables, en peu de pages, de dĂ©placer le regard, d’ébranler les certitudes, et parfois de laisser une trace indĂ©lĂ©bile.

Si ces dix titres ont en commun quelque chose, c’est peut-ĂȘtre cela : ils refusent de se laisser oublier. Et c’est sans doute la plus belle promesse que puisse tenir un livre.



Les titres lus en 2025

  • Rossignol de Pleynet
  • CuirassĂ©s de TchaĂŻkovsky
  • Les Fils enchevĂȘtrĂ©s des Marionnettes de Castro
  • La marche FunĂšbre des Marionnettes de Castro
  • Sur la Route d’AldĂ©baran de TchaĂŻkovsky
  • Le Dernier des AĂźnĂ©s de TchaĂŻkovsky
  • De l’Espace et du Temps de Reynolds
  • Sweet Harmony de North

Le total des livres lus de la collection UHL s’Ă©lĂšve Ă  37 fin 2025.

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